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Comment l’Office français pour la biodiversité (OFB) oriente les contrôles de la police de l’eau en valorisant des historiques de données sur les usages et la qualité de l’eau

Grâce à l’IA, l’OFB souhaite faciliter la planification des activités de contrôle réalisées par ses agents de la police de l’eau pour mieux cibler les secteurs à contrôler en priorité et réduire l’impact de l’activité humaine sur l’environnement. Elle a donc lancé un projet, accompagné par le Lab IA et la DITP et financé par l’appel à manifestation d’intérêt IA 1.

Date – Durée
2019 – 10 mois
Administration
OFB
Statut actuel
Expérimentation en cours au 1er trimestre 2020
Porteurs
Alexandre Liccardi (OFB)
François Hissel (OFB)
Laurent Ratineau (OFB)
Domaine IA
Données structurées
Politique publique
Énergie et environnement
Code source
Pas encore ouvert
Typologie métier
Inspection et contrôle

Contexte initial

Sur l’ensemble du territoire français, les 1 800 agents de terrain de l’OFB réalisent plusieurs milliers de contrôles chaque année (20 000 contrôles de police de l’environnement, hors chasse et permis de chasser) pour s’assurer de l’absence d’atteintes aux milieux aquatiques par les activités humaines, comme les pollutions du fait des pratiques agricoles ou industrielles.

Plus spécifiquement, ses agents de la police de l’eau contrôlent la pollution dite « diffuse » des cours et étendues d’eau. Toutefois, seuls 23% des contrôles de pollution « diffuse » réalisés chaque année donnent effectivement lieu à un constat de pollution de la zone contrôlée. D’où la recherche de nouvelles solutions grâce à l’intelligence artificielle.

Bénéfices attendus

Pour les
politiques publiques

Améliorer la qualité de l’eau sur l’ensemble du territoire et mieux répartir l’effort de contrôle sur les territoires.

Pour les
usagers

Bénéficier d’actions de sensibilisation et de prévention en matière de pollution de l’eau.

Pour les
agents

Faciliter l’élaboration des contrôles de la qualité de l’eau et se concentrer sur les zones à risque.

Mieux se consacrer aux suites données aux constats du ministère de la Justice et de la préfecture.

Démarche

Le projet a consisté à …

1. Définir le périmètre de l’expérimentation de l’outil développé. Le choix a été fait de réaliser la preuve de concept au sein de 2 départements pilotes : Ille-et-Vilaine et Morbihan et de prendre en compte les besoins du terrain spécifiques à ces deux départements.

2. Se focaliser dans un premier temps sur le périmètre des pollutions « diffuses » de l’eau (i.e. contamination de l’eau par divers facteurs dont la source est difficile à déterminer).

3. Alimenter un algorithme d’apprentissage supervisé avec des historiques de données de 93 variables physico-chimiques, socio-économiques et géographiques (Ex : type de culture, zone humide, urbanisation, économie…).

4. Calculer le risque de pollution « diffuse » de l’eau dans une zone donnée grâce à l’algorithme d’apprentissage. Ce risque est un indicateur de priorité des zones à contrôler, qui intègre les historiques des contrôles précédents, la vulnérabilité des milieux naturels, les pressions des activités humaines et les variables environnementales descriptives de l’état de l’environnement (concentrations chimiques, topographie…)

5. Restituer les résultats sur une interface à destination des agents de l’OFB. Celle-ci leur permet de prioriser leurs contrôles en se concentrant sur les zones à risque et de nouvelles zones à investiguer. (cf. illustration)

Visualisation des zones à enjeux
sur l’interface utilisateur

Résultats

Les agents de la police de l’eau se voient désormais proposer quotidiennement une zone (5km*5km) où il maximise l’impact de leur action de contrôle.

L’interface de la solution IA, coconstruite et « sur mesure » est adapté aux agents. L’outil est utilisable sur des terminaux mobiles et propose une représentation cartographique, donc adapté au terrain.

Statistiquement, la prédiction du risque d’infraction est améliorée par 3 par rapport aux modèles usuels non basés sur l’IA

x3

L’IA permet d’améliorer la prédiction du risque d’infraction par un facteur 3 par rapport aux modèles usuels

Ce qu’il faut en retenir


Bien dimensionner le périmètre initial du projet pour atteindre un résultat tangible.

 


Anticiper la phase de mise en production de l’outil dans les systèmes d’informations en impliquant les acteurs nécessaires.

 


Expérimenter la solution avec les inspecteurs-testeurs sur le terrain pour itérer et améliorer l’outil.

 

Et la suite ?

D’autres acteurs publics pourraient être associés pour tester l’outil (en particulier, directions régionales et départementales). Une extension du périmètre thématique (nouvelles catégories de pollutions analysées) et géographique (toute la Bretagne en 2020 puis l’ensemble du bassin versant après 2020) est envisagée. A terme, des plans de contrôle prioritaires pourront être mis en place.

« On a développé un prototype qui paraît cohérent, efficace et mobilisable par les métiers, qui y voient un réel intérêt dans leurs activités. »

Porteurs de projets à l’OFB

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