Mercredi 21 novembre 2018, le secrétaire d’Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, en présence du jury et des porteurs de projets, a dévoilé la liste des 6 lauréats du premier Appel à Manifestation d’Intérêt sur l’intelligence artificielle (IA). Les initiatives retenues couvrent une diversité de politiques publiques, de domaines d’applications de l’IA et concernent à la fois des administrations centrales et des services déconcentrés. Les administrations et projets sélectionnés sont les suivants :
- L’ACOSS : développer un agent vocal conversationnel – voice-bot – pour répondre aux interrogations des utilisateurs du Chèque Emploi Associatif (CEA) ;
- L’Office français de la biodiversité (OFB) : mieux orienter les contrôles de la police de l’environnement grâce à l’IA ;
- L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) : permettre une meilleure exploitation des données contenues dans les lettres de suite d’inspection ;
- Le CHU de Toulouse : optimiser la préparation des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP), application au cas d’usage des traitements post opératoires du cancer du poumon ;
- La Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de l’Hérault : détecter automatiquement les irrégularités d’occupation des sols (constructions illégales, décharges sauvages, etc.) à partir d’images aériennes et satellites ;
- La Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : affiner le ciblage des établissements à inspecter dans le secteur de la remise directe aux consommateurs (restaurants, métiers de bouche, distributeurs) grâce aux commentaires des consommateurs sur les sites d’avis en ligne.
Un appel à manifestation d’intérêt plébiscité
L’AMI IA lancé le 14 juin dernier s’adressait aux administrations désireuses de développer le recours à l’intelligence artificielle (IA) pour l’amélioration de leur action. Il s’inscrit ainsi dans la stratégie nationale IA présentée par le Président de la République le 29 mars dernier au Collège de France, stratégie dont l’ouverture et l’usage des données et la transformation publique constituent des axes majeurs.
Grâce à un financement du programme d’investissement d’avenir, Etalab à la DINSIC et la DITP accompagneront pendant 10 mois les lauréats de l’AMI dans la réalisation d’une preuve de concept (POC) et dans l’étude de l’impact métier potentiel de ce POC.
L’appel à manifestation d’intérêt lancé le 14 juin 2018 a rencontré un grand succès auprès des administrations, qui ont soumis 52 dossiers de candidatures. Ce succès témoigne à la fois de la volonté des administrations publiques de se saisir du potentiel de l’intelligence artificielle et du besoin d’accompagnement de ces mêmes administrations pour expérimenter ces méthodes. La variété des sujets proposés dans les dossiers de candidature donne à voir l’étendue du potentiel de l’IA dans l’administration : amélioration de la relation usager, facilitation des processus métier, amélioration du ciblage des contrôles ou encore aide à la décision.
Un jury pluridisciplinaire pour croiser les regards sur les dossiers
Suite à l’examen collégial des équipes DINSIC et DITP, les candidats présélectionnés ont été auditionnés devant un jury d’experts (entrepreneurs, chercheurs, acteurs publics) spécialisés en intelligence artificielle ou dans la transformation de l’action publique.
Les 12 membres du jury ont sélectionné les 6 projets lauréats en prenant en compte l’impact métier potentiel du projet, le défi technique proposé, la qualité de l’équipe projet, la disponibilité et l’accessibilité des données pertinentes et la prise en compte des risques éthiques liés au projet.
Les six projets lauréats couvrent de nombreux domaines de la sphère publique, dont deux des secteurs prioritaires identifiés par le Rapport Villani :
- l’environnement avec les projets de l’Agence française pour la biodiversité et la direction départementale des territoires et de la mer ;
- la santé et le sanitaire avec les projets du CHU Toulouse et de la direction générale de l’alimentation ;
- la sphère sociale avec le projet de l’ACOSS ;
- la sûreté nucléaire avec le projet de l’Autorité de sûreté nucléaire.
Ils sont aussi représentatifs de différents usages potentiels de l’IA :
- l’aide au ciblage des contrôles ;
- l’amélioration de la relation à l’usager ;
- l’amélioration d’un processus métier.
Enfin, ils font appel à un large ensemble de techniques d’IA :
- les méthodes de détection automatique d’objets dans des images pour le projet de la direction départementale des territoires et de la mer ;
- les méthodes de compréhension naturelle et de synthèse vocale pour l’agent conversationnel de l’ACOSS ;
- les méthodes d’extraction d’informations de textes et de traitement automatique du langage pour les projets de l’Autorité de sûreté nucléaire et du CHU de Toulouse.
Cet accompagnement permet de préfigurer l’accompagnement proposé aux administrations par le futur « Lab IA » annoncé lors du 2ème Comité interministériel de la transformation publique. Installé au sein de la DINSIC et prenant appui sur les compétences d’Etalab, ce Lab renforcera les capacités d’appui en datasciences et permettra aux administrations de bénéficier de l’état de l’art des technologies en matière d’IA, grâce à un réseau de chercheurs publics affiliés.
Il constituera ainsi un point d’entrée privilégié pour le développement de collaborations entre recherche et secteur public. Le Lab IA fonctionnera en réseau avec les lieux d’innovation et d’expérimentation des ministères et opérateurs et animera la communauté des acteurs publics de l’IA.
=> Voir le dossier de presse détaillé et les fiches projets des lauréats
=> Voir la Fiche Lab IA dans le dossier de presse CITP d’octobre 2018
=> Voir la page du Lab IA