Pour l’équipe Etalab, l’année 2019 a été riche ! Nous avons publié schema.data.gouv.fr et le site code.etalab.gouv.fr, lancé le projet d’intelligence artificielle PIAF, accompagné une promotion d’entrepreneurs d’intérêt général et bien d’autres choses encore. Voici une rétrospective de l’année 2019, en faits et en chiffres, ainsi que les perspectives qui s’ouvrent pour l’année 2020.
1. Ouverture de données
Des ouvertures de données en continu
De nouvelles données ont été ouvertes ou mises à jour en 2019. Elles portent sur des sujets aussi divers que :
- l’environnement (qualité de l’air, achats de pesticides par code postal, rénovation énergétique…) ;
- les transports (189 AOM ont publié leurs données sur transport.data.gouv.fr couvrant 78% de la population, les horaires des TGV, le réseau routier…) ;
- les élections (répertoire national des élus, résultats et bureaux de vote…) ;
- les finances publiques (données des finances publiques locales de 2019) ;
- l’enseignement supérieur (vœux réalisés sur Parcoursup) ;
- l’immigration en France…
Vous voulez en savoir plus sur les données publiées ? Depuis avril 2019, nous rédigeons chaque mois un article pour mettre en avant les jeux de données et les réutilisations publiées sur data.gouv.fr : https://www.data.gouv.fr/fr/posts/
Une ouverture emblématique : les demandes de valeurs foncières
En avril, Etalab a participé à la publication des données des demandes de valeurs foncières de ces cinq dernières années. L’ouverture de ces données de la direction générale des finances publiques a suscité un grand intérêt. Un des signes les plus parlants de cet intérêt : le public s’est approprié les données pour en proposer des réutilisations variées.
De notre côté, nous avons développé un outil de visualisation pour faciliter l’exploration de ces données par des publics moins techniques : https://app.dvf.etalab.gouv.fr. Visiblement utile, le site a été visité 5,6 millions de fois sur l’année, dont 1,5 million les 3 premières semaines.
Des actions pour faciliter l’exploitation des données
- La base adresse nationale est désormais diffusée sous licence ouverte ! La base adresse nationale est une des 9 bases du service public de la donnée. Grâce au travail effectué en 2019 et conformément à la décision du Premier ministre, elle est passée sous licence ouverte au 1er janvier 2020. Une belle manière de commencer l’année !
- Un nouvel outil permet de fouiller les données et d’explorer automatiquement les CSV : CSVdetective . Cet outil détecte automatiquement les identifiants présents dans les fichiers CSV de data.gouv.fr : les codes INSEE, les code SIRET ou les codes SIREN. N’hésitez pas à tester et à améliorer ce service, pour l’instant déployé à titre expérimental : https://csvdetective.etalab.studio/
+58% d’audience sur data.gouv.fr
La plateforme data.gouv.fr a enregistré 5,8 millions de visites, soit une augmentation de 58% par rapport à 2018 (3,6 millions en 2018, + 40% par rapport à 2017 avec 2,7 millions de visites). Cette dynamique se reflète aussi dans le contenu : en 2019, 6 300 nouveaux jeux de données, 350 nouvelles réutilisations et plus de 2000 discussions ont été publiées sur la plateforme.
12 schémas de données référencés
Pour encourager les producteurs de données à respecter des schémas de données, nous avons lancé en juin dernier schema.data.gouv.fr. A date, la plateforme référence 12 schémas de données et doit servir à faciliter la réutilisation des données publiées.
La France toujours dans le trio de tête des classements open data
En 2019, la France a maintenu ou amélioré sa position de leader mondial en matière d’open data. Nous y voyons le résultat du travail que nous faisons au quotidien. La France est 2e au classement OURIndex 2019 de l’OCDE et 3e au classement Open Data Maturity de l’Union Européenne. Par ailleurs, l’open data contribue à améliorer la position française dans le classement DESI (Digital Economy & Society Index) 2019 de l’Union Européenne (3e sur l’open data vs 15e au global).
2. Partage et circulation de la donnée entre administrations
Structuration d’une offre de service d’API pour les administrations
Pour faciliter la circulation de l’information entre les administrations et permettre la mise en place du principe du « Dites-le-nous une fois », nous avons construit une offre de service à destination des administrations. L’offre de service repose aujourd’hui sur 4 produits :
- api.gouv.fr : vitrine de référencement des API de l’État ;
- Signup : l’outil qui permet de donner accès aux administrations aux informations qu’elles ont le droit de connaître ;
- API Entreprise : la plateforme d’échange de données sur les entreprises ;
- API Particulier : la plateforme d’échange de données entre administrations sur les particuliers.
L’API Entreprise permet de simplifier les démarches administratives pour les entreprises en facilitant la transmission d’informations directement entre administrations. En 2019, nous avons intégré quatre nouvelles API à la plateforme :
- L’API de l’ADEME permettant d’identifier les entreprises « Reconnues garant de l’environnement » (RGE) ;
- L’API de l’INPI sur les Actes et les bilans des entreprises ;
- L’API de l’INSEE donnant accès à la liste des entreprises non diffusées en open data du référentiel SIRENE ;
- L’API de l’Agence bio donnant accès aux certificat bio des entreprises.
29 millions d’informations non redemandées aux entreprises
Sur l’année 2019, ce sont 29 millions d’informations qui ont été transmises via la plateforme API Entreprise et n’ont donc pas été demandées une nouvelle fois aux entreprises !
88 000 envoi de justificatifs papiers évités pour les particuliers
Comme l’API Entreprise, l’API Particulier permet à des administrations de se transmettre des informations pour éviter de les demander à nouveau aux particuliers. Sur les 30 derniers jours, ce sont près de 88 000 justificatifs que l’administration française n’a pas redemandés à des particuliers grâce à l’API !
477 demandes d’accès à des données validées via Signup
L’outil Signup permet de gérer les demandes d’accès des administrations aux données des administrations. En 2019, l’outil a été largement retravaillé et a permis de valider 477 demandes d’accès à des données par des administrations. Nous lui prédisons un bel avenir.
3. Exploitation des données : data science et IA
Structuration du Lab IA
En octobre 2018, le comité interministériel de la transformation publique (CITP) annonçait la création d’un « Lab IA ». En 2019, celui-ci a pris forme et s’est structuré au sein d’Etalab. Le Lab IA servira à :
- réaliser des projets d’IA dans les administrations et appuyer leur mise en œuvre technique ;
- acculturer les agents publics à l’IA, les mettre en réseau et animer une communauté, partager les outils et pratiques ;
- anticiper et accompagner les effets sur les métiers et la relation aux usagers ;
- animer la réflexion sur les enjeux éthiques associés à l’IA dans la sphère publique ;
- bénéficier des apports de la recherche, en accompagnant des projets de recherche et en développant un réseau de chercheurs publics affiliés.
21 administrations accompagnées pour expérimenter l’intelligence artificielle
Avec la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) nous avons accompagné 6 administrations pour expérimenter l’intelligence artificielle suite au premier appel à manifestation d’intérêt IA. Résultat ? 6 prototypes développés et testés par les agents :
- un agent conversationnel pour répondre aux questions des usagers sur le chèque emploi associatif (ACOSS) ;
- un outil pour mieux orienter les contrôles de la police de l’eau (Agence française pour la biodiversité) ;
- un outil d’analyse des lettres de suite de l’autorité de sûreté nucléaire ;
- un outil d’extraction d’information dans les comptes rendu médicaux (CHU de Toulouse) ;
- un outil de détection automatique des irrégularités d’occupation des sols pour la direction départementale des territoires de l’Hérault ;
- un outil pour mieux orienter les contrôles sanitaires dans les restaurant pour la direction générale de l’alimentation.
En 2019, nous avons lancé un second appel à manifestation d’intérêt IA (AMI IA 2) et sélectionné 15 nouveaux projets à accompagner en 2020. Un passage à l’échelle qui alimentera les réflexions et perspectives du Lab IA.
Un projet Pour des IA francophones (PIAF)
Pour encourager le développement de l’intelligence artificielle en français, nous avons lancé le projet PIAF. Il vise à créer un jeu de données francophones pour entraîner et évaluer des algorithmes de questions-réponses en français.
A ce jour, nous avons plus de 4 000 questions-réponses annotées et une communauté de 200 contributeurs inscrits sur la plateforme d’annotation. Rejoignez la communauté pour « éditer PIAF » en annotant des questions-réponses !
4. Accompagnement de projets d’innovation publique : Entrepreneurs d’Intérêt Général (EIG)
Pour le programme EIG, l’année 2019 a été celle de la consolidation. Elle s’est concentrée sur trois objectifs : accompagner les administrations dans la réalisation de projets d’innovation publique, inspirer des initiatives similaires et mesurer son impact. Objectifs atteints !
15 défis Entrepreneurs d’Intérêt Général… et 17 défis Designers d’Intérêt Général accompagnés
En 2019, l’équipe EIG a accompagné les 15 défis de la troisième promotion du programme. S’y sont ajoutés les 17 défis du programme Designers d’Intérêt Général (DIG) lancé en juin. Au total, le programme a donc recruté 52 entrepreneurs et designers d’intérêt général, et organisé 15 sessions d’accompagnement, deux séminaires et un bootcamp. Les réalisations sont nombreuses et en open source pour la plupart : n’hésitez pas à les explorer et à y contribuer.
Un budget pérenne pour le programme
Les trois premières promotion ont été réalisées grâce au soutien financier du programme d’investissements d’avenir (PIA). En 2020, le programme a franchi un cap puisque son budget a été pérennisé. Il a été inscrit au projet de loi de finances au sein du programme 352, dans la mission “Action et transformation publiques”, à hauteur d’1,5 million d’euros.
Une documentation en ligne et 19 articles de blog pour diffuser la méthode EIG
Pour inspirer et permettre à d’autres de reprendre les méthodes développées dans le cadre du programme EIG, l’équipe a réalisé un site de documentation sur l’accompagnement dispensé. Elle a également rédigé 19 articles de blog pour présenter les réalisations et les enseignements du programme EIG.
Parmi les réalisations du programme, on compte Bulletins. Cet outil de rétrospective hebdomadaire sert à accompagner des équipes réparties dans différentes administrations. Il est disponible en open source ; n’hésitez pas à vous en servir !
5. Explicabilité et redevabilité des algorithmes
Dans un contexte marqué à la fois par l’introduction de nouvelles obligations légales et par un recours croissant aux algorithmes par la puissance publique, il s’agit pour Etalab de promouvoir un usage responsable des algorithmes par les administrations, à travers plusieurs moyens d’actions.
Un guide des algorithmes publics
Pour accompagner les administrations dans la mise en œuvre de leurs obligations légales en matière de transparence des algorithmes, Etalab a publié un guide pédagogique à destination des administrations : https://guides.etalab.gouv.fr/algorithmes/guide.
Un document de travail pour expliquer la démarche d’Etalab sur la transparence des algorithmes
En juin dernier, Etalab a présenté à la conférence RightsCon un document de travail intitulé « With great power comes great responsibility »: keeping public sector algorithms accountable« . Il détaille la démarche d’accompagnement des administrations que met en œuvre Etalab.
6. Ouverture des codes sources de l’administration
Depuis décembre 2018, Etalab a un référent logiciels libres chargé d’animer l’écosystème open source de l’administration : Bastien Guerry.
Lancement de code.etalab.gouv.fr
Pour valoriser les logiciels open source produits par les administrations, nous avons lancé en octobre dernier le site code.etalab.gouv.fr qui permet de parcourir plus de 3 800 codes sources publiés par des organismes publics.
Animation de la communauté #BlueHats
La communauté #BlueHats rassemble celles et ceux qui s’intéressent au logiciel libre dans l’administration. La DINUM a mobilisé cette communauté à l’occasion de deux événements : un sprint open source inédit en novembre, organisé avec le Lab 110 bis, et une journée de partage d’expériences lors du Paris Open Source Summit de décembre 2019. Les retours d’expérience et les contenus de ces événements sont partagés sur un dépôt public et près de 800 personnes reçoivent tous les deux mois la Gazette BlueHats. L’administration se met aux chapeaux bleus !
7. Des projets pérennisés
La plateforme consultation.etalab.gouv.fr intégrée au Centre de la Participation
Etalab a incubé et développé la plateforme de consultation en ligne etalab.consultation.gouv.fr. Un succès puisque la plateforme a été reprise par la DITP et intégrée au Centre de la Participation, lancé en novembre 2019. Les outils qui y sont référencés permettent d’associer les citoyennes et citoyens à l’amélioration de l’action publique. Ces outils et l’accompagnement proposé ont permis de lancer plusieurs dizaines de consultations majeures depuis 2017.
« Signaux faibles » passé à l’échelle et devenu un service national
Le projet Signaux Faibles, lancé en 2016, a été accompagné par notre équipe de data science puis par le programme EIG. Grâce à cet accompagnement, il est passé d’une expérimentation territoriale à un service public national en 2019. Il permet de détecter plus tôt les entreprises en difficulté et d’éviter les faillites. Pour cela, il s’appuie sur des données mises à disposition par plusieurs institutions : DIRECCTE, ACOSS, Banque de France… C’est désormais la direction générale des entreprises qui est en charge du projet.
8. Etalab devient un département de la DINUM
Suite au décret de création de la direction interministérielle du numérique, ou DINUM, et à la réorganisation de la direction, la mission Etalab est devenue un département de la DINUM.
Il est notamment en charge de « coordonner la conception et la mise en œuvre de la stratégie de l’État dans le domaine de la donnée« . Pour la DINUM, Etalab contribue également à « promouvoir l’innovation, l’expérimentation, les méthodes de travail ouvertes, agiles et itératives, ainsi que les synergies avec la société civile pour décloisonner l’administration et favoriser l’adoption des meilleures pratiques professionnelles dans le domaine du numérique ». A ce titre il « étudie notamment l’opportunité de recourir à des technologies en voie de maturation issues du monde de la recherche » (art.6 du décret, 6° – voir le détail des missions sur le site d’Etalab).
Quels projets pour 2020 ?
Voici ce que l’année 2020 nous réserve déjà ! Nous allons :
- continuer à ouvrir des données et travailler à l’échange automatique de données entre administrations ;
- participer à la définition de la liste des données à forte valeur de la Directive européenne PSI pour promouvoir notre vision de l’open data à l’échelle européenne ;
- proposer de nouveaux guides. Nous avons publié des guides sur l’ouverture et la circulation des données et l’ouverture des codes sources en tout début d’année 2020, nous en publierons d’autres ;
- accompagner les administrations dans la réalisation de projets d’innovation : le programme Entrepreneurs d’intérêt général a lancé un appel à projets ouvert jusqu’au 28 février et le Lab IA va accompagner les 15 projets lauréat du deuxième appel à manifestation d’intérêt IA ;
- publier la nouvelle version du socle interministériel du logiciel libre ;
- participer à et impulser des événements autour de l’open data, comme le hackathon DataFin sur les finances locales les 24 et 25 janvier…
A bientôt et excellente année 2020 à toutes et tous !