L’Open Youth Academy 2016 portait sur l’utilisation des données ouvertes pour répondre, au niveau local, aux objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies. Un thème qui a d’emblée convaincu les participants français : pour Adrien Pascal, « l’open data et plus largement l’open government s’inscrivent dans une dynamique mondiale avec le Partenariat pour un gouvernement ouvert, mais ils ont surtout un impact au niveau local en apportant des solutions pour avancer vers plus de démocratie et un développement plus durable« .
Les jeunes participants se sont donc d’abord familiarisés avec les objectifs de développement durable, lors d’un atelier mené par la responsable du Programme des Nations Unies pour le Développement en Croatie, puis ont pu débattre avec des experts de l’open data venus des différents pays participants. Une opportunité appréciée par Arthur Imbert : « Je voulais en savoir plus sur l’open data en dehors de la France et j’ai pu découvrir de nombreuses initiatives intéressantes dans les différents pays. On se rend compte que chaque pays rencontre des difficultés similaires, en fonction de son niveau d’avancement. »
Répartis en 4 équipes et accompagnés d’experts, les jeunes participants ont ensuite pu se plonger concrètement dans la réutilisation des données publiques en développant leurs propres projets en faveur du développement durable local : promotion de l’énergie solaire, renforcement de l’économie locale, informations sur les équipements publics, et transfert de compétences. Des projets que Pierre-Loïc Pichon décrit comme « novateurs, conscients des changements sociaux qui s’opèrent en 2016 » et dont « les grandes idées restent valables pour tous les pays même si leur application concrète peut prendre des nuances locales ».
Chaque équipe a rassemblé des jeunes de nationalité et de compétences différentes. Pour Arthur, cette expérience témoigne du succès avec lequel « des personnes de pays, de formation et de parcours différents peuvent arriver à tisser des liens, travailler ensemble dans un temps limité et développer un projet utile à la société« . Ryan Lahfa souligne également « l’échange culturel fort entre tous les participants et la dimension locale apporté par les participants croates » dans son équipe.
Après trois jours de travail, les équipes ont pitché leur projet devant un jury composé d’experts du secteur public, du secteur privé et de la société civile, puis ont bénéficié de leurs conseils et retours lors de séances de consultation. Pour Adrien, « la confrontation des points de vue entre les représentants des entreprises, du gouvernement et des ONG lors des consultations nous a permis d’affiner notre projet et de réfléchir concrètement à son développement. »
A la fin de la semaine, les participants se sont réunis à la mairie de Pula pour échanger sur l’open data avec des agents de l’administration locale et présenter leurs projets devant la ministre croate de l’Administration publique, avant la remise des prix. C’est le projet Tinja, qui permet de savoir si sa maison est éligible à la pose de panneaux solaires, de calculer les économies potentielles et de rentrer en relation avec des artisans locaux, qui a reçu le premier prix.
Les membres de l’équipe gagnante auront la chance d’être invités par le Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) à Paris, afin de faire entendre la voix de la nouvelle génération de l’open data au Sommet mondial 2016 du PGO.
Le travail en équipe projet aura permis aux participants français de développer une expérience directe et concrète de l’open data. Arthur a ainsi réalisé que les porteurs de projet « ont besoin d’un coup de main du secteur public pour accéder à des données ouvertes ». Une coopération nécessaire entre les secteurs que Pierre-Loïc souligne également : « Les citoyens, les gouvernements et les entreprises ont tout à gagner à contribuer à ce cercle vertueux de transparence en ouvrant leurs données. L’open data n’est pas forcément une innovation technique mais peut impacter, pour le mieux, la vie de millions de citoyens. »
Les enseignements de cette semaine intensive et les rencontres qu’ils y ont fait leur ont donné envie d’incarner la nouvelle génération de l’open data en France. Adrien reconnaît que les experts lui ont donné « l’envie d’entreprendre avec l’open data » et s’est rendu compte que « les données ouvertes permettent de créer plus facilement de nouveaux services ». Ryan insiste sur son « désir très fort de transférer les connaissances apprises durant cette semaine et de les appliquer à l’échelle de la France« .
Une jeune génération à rencontrer lors du Sommet mondial du PGO en décembre ![:]