#CadElect : un data camp pour simplifier la cartographie des bureaux de vote

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Le samedi 5 novembre 2016, la Préfecture du Val de Marne accueillait une trentaine de participants – géomaticiens, scientifiques des données, membres d’associations, étudiants en journalisme, développeurs – afin de travailler sur un sujet complexe : comment constituer une cartographie des 800 bureaux de vote du Val de Marne (47 communes) et définir des méthodes pour simplifier la définition des contours de bureaux de vote, de l’écriture de l’arrêté à la cartographie des bureaux.

Plusieurs documents ont été mis à disposition par la Préfecture du Val de Marne :

Un GitHub a été ouvert pour partager les documents et données produites >>GitHub Cadastre électoral.

Afin de faciliter le travail des participants, plusieurs développements intermédiaires ont été réalisés sur les documents initiaux :

De l’acte administratif aux données : un défi qui concerne de nombreux champs de l’action publique

Après une introduction par le Préfet du Val de Marne Thierry Leleu, et la cheffe de bureau du Bureau des élections et études politiques du Ministère de l’Intérieur Sylvie Calves, les participants ont consacré la matinée à explorer les documents mis à disposition afin de définir des méthodes de constitutions de cadastre. Plusieurs enseignements ont été tirés de cette analyse :

  • Le format CSV intermédiaire pour les arrêtés est le format de départ idéal, car plus exploitable qu’un document PDF pour constituer une carte. Les 47 documents de chaque commune sont d’ailleurs très hétérogènes dans l’écriture. Pour le moment, le passage de l’arrêté PDF, au fichier texte, au fichier CSV intermédiaire se réalise manuellement, mais on pourrait imaginer un processus inverse consistant à partir d’un fichier CSV pour écrire un arrêté municipal.
  • La définition des contours des bureaux de vote est hétérogène selon les zones : l’approche surfacique est préférée pour les zones urbaines tandis que l’approche linéaire est préférée pour les zones rurales (exemple de la commune de Villecresnes qui est un cas mixte entre urbain et rural).
  • L’utilisation de la base adresse nationale (BAN) comme base de données de références est essentielle pour assurer un « contrôle qualité » de l’affectation des adresses à des bureaux de vote. En vérifiant la correspondance des adresses de la BAN à celles indiquées dans les arrêtés, on peut identifier des différences dans l’écriture des numéros de rue, de voies et également vérifier qu’il n’y a pas d’adresses affectées à aucun bureau de vote ou à plusieurs bureaux de vote (exemple d’une vérification réalisée pour les communes de Périgny et Nogent-sur-Marne).
  • Le travail réalisé par les communes lors l’écriture des arrêtés et la définition des contours des bureaux de vote pourrait être simplifié grâce à la mise à disposition d’outils permettant de générer de façon quasi-automatique un arrêté municipal en faisant correspondre des bases de données entre elles.

La traduction d’un acte administratif en données est un défi rencontré dans de nombreux champs de l’action publique. Le travail effectué par l’Administrateur général des données sur la définition des contours géographiques des nouvelles zones touristiques internationales à Paris (voir le blogpost >> « De l’arrêté ministériel aux coordonnées géographiques« ) en est une illustration parmi d’autres. En partant du principe qu’un arrêté est le résultat d’un travail en amont de constitution de données, il serait intéressant de partir des données pour rédiger automatiquement les documents.

Résultats du data camp : premières contributions à la constitution d’un cadastre électoral

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L’après-midi, plusieurs groupes se sont constitués afin de travailler sur des approches différentes de reconstitution d’un cadastre électoral, en se basant souvent sur l’étude d’une à quelques communes du département.

Le journal 94 citoyensvisu-94-citoyens a étudié la correspondance entre les CSV intermédiaires et la Base adresse nationale sur trois communes : Nogent sur Marne, Saint-Maure, et Ablon-sur-Seine. D’après leurs travaux, une intervention manuelle est encore nécessaire pour gérer des cas spécifiques en matière d’adresses. Par exemple, dans la ville de Nogent-sur-Marne, des bateaux du port de plaisance ne sont pas inscrits dans la BAN alors qu’ils pourraient contenir des électeurs. Voir la restitution >> Association 94 citoyens – Data camp.

 

visu-osmUn groupe de géomaticiens (OpenStreetMap et IGNa étudié la commune de Villecresnes en partant des listes électorales géocodées. L’objectif était d’élaborer un zonage des bureaux de vote sans recouvrement ni imperfections. En partant d’une situation idéale où chaque pâté de maisons ne serait affecté qu’à un seul bureau de vote, le groupe a confronté les surfaces aux points d’adresses. Les anomalies détectées (ilôts sans bureau de vote par exemple, pâtés de maisons non couverts) ont ensuite été analysées avec l’aide d’autres données, comme la voirie, les zones ferrées et hydrauliques. Ce travail a permis de montrer qu’il est possible, à partir de différentes de données et étapes, de retrouver une forme de logique dans l’affectation des bureaux de vote. Voir leurs travaux >> Zonage bureaux par la voirie.

 

visu-datascienceUn groupe principalement constitué de datascientists a travaillé sur la définition d’un chemin plus rapide entre l’arrêté et le tracé des contours sur les communes d’Ablon-sur-Seine et Noiseau. En partant des arrêtés, le groupe a affecté toutes les adresses de la commune aux bureaux de vote et effectué une vérification via les listes électorales. Plusieurs ambigüités ont été détectées et expliquées. Par exemple, à Noiseau, l’arrêté et la liste n’indiquait pas le même bureau de vote pour la même adresse car l’arrêté est postérieur à la liste électorale. Voir les travaux >> Restitution CadElect « contrôle qualité ».

 

visu-datactivistLa société coopérative Datactivi.st a travaillé à distance (depuis Marseille) sur le développement d’une interface permettant à un large public de visualiser les contours des bureaux de vote. Cet outil prototypé permet, en partant du fichier de la liste électorale de réaliser un tracé des contours des bureaux de vote plus ou moins détaillé selon le niveau de qualité escompté.  Voir les travaux >> Datactivi.st bureaux de vote.

 

 

Pour la société coopérative Datactivi.st : « Faute d’existence d’une base centralisée des contours des bureaux de vote, il nous semble essentiel de permettre à tout un chacun d’accéder à cette donnée essentielle pour l’activité et le débat démocratiques. Imaginons des outils décentralisés, dont pourront s’emparer militants, journalistes, chercheurs ou « simples » citoyens. La puissance de la multitude fera le reste, et notre cadastre électoral sera bientôt bien avancé ! ».

Enfin une équipe d’étudiants en journalisme de l’EFJ a suivi l’ensemble des participants durant la journée, leur reportage sera accessible prochainement.

Pour accéder aux restitutions >> Forum Etalab Data Camp Cadastre Electoral.

Pour le Ministère de l’Intérieur : « Conscient de l’enjeu démocratique, le ministère de l’Intérieur s’inscrit pleinement dans une démarche d’ouverture au plus grand nombre de ses données électorales et publie systématiquement les résultats électoraux à l’échelle du bureau de vote. Dans la continuité de cette démarche, il apparait souhaitable progresser sur la diffusion des informations relatives aux périmètres géographiques de ces bureaux de vote. L’Open data camp du 5 novembre 2016 a permis aux services du ministère de l’Intérieur de mieux appréhender les marges de progression en matière de standardisation des données relatives aux bureaux de vote (listes d’adresses) et de rédaction des documents administratifs retranscrivant ces périmètres (arrêtés préfectoraux). Les services du ministère de l’Intérieur ont pu apprécier la créativité des participants, qui ont compris les besoins de l’administration en évoquant par exemple le développement d’une application facilitant la répartition des électeurs par bureau de vote tout en assurant un haut niveau de standardisation des données. Le ministère de l’Intérieur entend bien continuer la réflexion dans cette voie. »

Ces premiers résultats méritent ainsi d’être approfondis afin d’imaginer des outils à disposition des communes pour simplifier la définition des contours et porter à l’échelle nationale ce type de méthode basée sur les données.

Une présentation des résultats de ce data camp sera réalisée sous forme de pitch lors du Sommet du Partenariat pour un gouvernement ouvert du 7 au 9 décembre.

Un grand merci aux participants pour leur mobilisation, à la préfecture du Val de Marne pour son accueil et à l’association OpenStreetMap France !

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