Une étude de marché sur l’industrie du jeu vidéo, un mémoire sur la localisation des industries culturelles et créatives dans le 13ème arrondissement de Paris, un projet de réutilisation de données sur le gaspillage alimentaire dans les cantines, le rêve d’ouvrir une école de programmation informatique en Auvergne, une opération de sensibilisation à la sortie des stations de métro, un inconfort face aux inégalités femmes-hommes : les jeunes français se saisissent de l’open data pour nourrir leur projets, et soutenir leurs aspirations et leurs questionnements.
La sélection des participants à l’Open Data Youth Camp, qui aura lieu du 29 août au 2 septembre en Croatie, nous a amenés à prendre connaissance des réponses au questionnaire (présenté ici) et du rapport à l’open data de 28 jeunes âgés de 15 à 25 ans, passionnés de donnée. A l’issue de cette étape, qui a pris en considération la compréhension exprimée des enjeux de l’open data, la justification des choix de données et de réutilisations favoris et le lien avec leurs parcours personnels et professionnels, nous félicitons les trois candidats sélectionnés:
- Jordanne Monseau, 24 ans, élève avocate à Toulouse spécialisée en droit des nouvelles technologies pour qui « l’accessibilité des données juridiques est la première étape pour offrir aux individus les outils nécessaires à leur citoyenneté et à leur défense juridique ».
- Brice Le Borgne, 22 ans, étudiant à Sciences Po Lille, en formation pour devenir data-journaliste, pour qui « l’un des services que peut rendre l’open data est de rendre l’information accessible aux citoyens pour qu’ils se saisissent de leur démocratie ».
- Jonathan Williet, 23 ans, étudiant à l’EM Lyon Business School spécialisé en entrepreneuriat et stratégie d’entreprise, qui « aspire à travailler plus tard dans une entreprise innovante ou au gouvernement français pour œuvrer au développement de la liberté de la connaissance, fondement d’internet et des logiciels libres ».
Les trois jeunes participants seront accompagnés par une experte:
- Awa Ndiaye, Chef de Projet Open Innovation à la Mairie de Paris, spécialiste en Open Data.
Il n’a pas été aisé de départager les candidatures, du fait de la richesse des dossiers et de la motivation de tous les candidats. Ces réponses méritent d’être en partie partagées ici, car elles illustrent l’intérêt porté et l’usage démontré des données par les jeunes candidats au fil de leurs expériences professionnelles et de leurs engagements personnels. Une sensibilité particulière à l’impact de l’Open Data dans les domaines suivants a notamment été relevée : la création d’entreprise, la vie associative et démocratique, la culture et la ville.
Lors du lancement de leurs projets entrepreneuriaux ou de leurs stages en start-up, les jeunes ont identifié des opportunités d’améliorer ou de créer des services, de surmonter l’asymétrie d’accès à l’information et de mieux connaitre leur concurrence ou leurs clients potentiels grâce à l’Open Data. Quelques exemples de données ou de réutilisations cités sont :
- les jeux de données publiés par la RATP , tels que les horaires de métro et le trafic entrant par station;
- le jeu de donnée « Espaces de co-working » proposés par la Communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest (GPSO);
- la réutilisation CommoPrices.com, portail de référencement du prix de plus de 1600 matières premières construit sur l’ouverture des datas des douanes françaises.
Les réponses des candidats ont par ailleurs fait ressortir l’intérêt de la donnée pour la stimulation de la vie associative et démocratique, grâce à une meilleure information des citoyens ou à la conception de nouveaux outils pour donner force à leur engagement démocratique et social. Voici quelques jeux de données et réutilisations jugées utiles par les répondants :
- le jeu de donnée « Elections présidentielles 1965-2012 » publié par Sciences Po sur data.gouv;
- la réutilisation « Associer les habitants aux décisions de la collectivité » construite à partir de la démarche d’Open Data de la Commune de Brocas;
- la réutilisation « Associations : à qui profitent les subventions ? » Par Jules Bonnard, Samuel Laurent et Jonathan Parienté pour Le Monde.
La culture a également été identifiée un domaine d’intérêt particulier. Les jeunes se sont montrés désireux non seulement d’accéder facilement à l’offre d’activités culturelles disponible (musées, expositions et spectacles), mais aussi de comprendre l’organisation du secteur en tant que tel (acteurs, ressources et enjeux), en mentionnant :
- le jeu de données « Liste des organismes publics culturels géolocalisés », publié par la Région Île-de-France;
- la réutilisation « Parité et culture: où en sommes-nous ? », réalisé par Fragil;
- la réutilisation « Liste des expositions d’art dans les musées de l’Île-de-France » de Iartmap.
Enfin, les candidats ont fait part d’une utilisation de l’open data afin de connaître et d’améliorer collectivement les services de leur ville. Ils cherchent non seulement à consulter des jeux de données à titre informatif, mais aussi et surtout, à utiliser des applications leur permettant de s’impliquer et participer activement à la vie de leur ville, si possible de façon ludique. Voici quelques exemples :
- la réutilisation « Mon quartier idéal à Paris », de Benjamin Poss;
- la réutilisation « Tell My City », une application citoyenne qui permet de signaler un dysfonctionnement dans une municipalité;
- la réutilisation « Pari ouvert », un jeu en ligne qui propose de parier sur le quotidien de la ville.
Ces 28 réponses constituent un témoignage utile et encourageant sur l’usage et les impacts potentiels de l’ouverture des données. Merci au gouvernement de Croatie, à l’ambassade de France en Croatie et à tous les candidats, continuez à nous surprendre et rendez-vous en septembre pour un retour d’expérience des candidats retenus !
Bravo Paula,
Très intéressant. L’utilisation de la technologie et les données gouvernementales prend du sens quand elle est orienté vers le développément d’une vie citoyenne plus pleine, participative et ludique.
Il serait important que les jeunes s’intéressent aussi à utiliser ces données pour améliorer la condition de vie des plus vulnérables de la société!!
article très intéressant, l’utile est la cause du bien-être, la cause du bien.
Excellente initiative que de vouloir inciter les jeunes à se questionner sur des problématiques diverses via l’open data.
L’open data va devenir de plus en plus important dans notre quotidien, et c’est intéressant de connaitre ce genre de projet.
Merci pour cet article intéressant !
Merci pour l’article!
Beaucoup de découvertes me concernant…
Je trouve l’idée de Paris ouvert vraiment interessante et originale.